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Le département des Hautes-Alpes

Entre Dauphiné et Côte-d'Azur

Le département des Hautes-Alpes était autrefois rattaché à la province du Dauphiné qui comprenait les territoires actuels de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes. Il fait actuellement partie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est frontalier de l'Italie à l'Est, de la Drôme à l'Ouest, de l'Isère et de la Savoie au Nord, et des Alpes-de-Haute-Provence au sud.

Petit département par sa population et son économie mais grand par la diversité de ses milieux et la richesse de sa faune et de sa flore.

Vous trouverez en bas de page un accès à la description des sous-secteurs du département.
Le Massif de Bure vu de la Montagne de Céüse

Les Hautes-Alpes en quelques chiffres

Relief et Hydrographie
  • Superficie : 5 549 km2.
  • Population : 135 824 habitants au dernier recensement (troisième département le moins peuplé de France), 24 habitants au km2 pour 177 communes.
  • Altitudes : 478 m à Ribiers et 4 102 m au sommet de la Barre des Écrins, un tiers de la surface au dessus de 2 000 m. Tout le département en zone de montagne. Le plus haut village d’habitat permanent d’Europe : Saint-Véran (2042 m).
  • Ensoleillement : Un slogan publicitaire «Gap, 300 jours de soleil par an». Climat réellement très ensoleillé : 3 064 heures d’ensoleillement à Briançon (après correction de l’effet d’écran dû au relief), Nice : 2 806 heures, Paris : 1 833 heures.
  • Glaciers : Le plus grand ensemble glaciaire des Alpes après celui du Mont-Blanc.
  • Étagement : Des limites d’étages de 200 à 300 mètres plus élevées que dans les Alpes du nord. Des records pour les altitudes maxima atteintes par les arbres : plus de 2 500 m (moins de 2 000 m en Haute-Savoie).
  • Flore :Plus de 2 500 espèces végétales (les deux tiers de la flore française) avec un nombre important d’espèces patrimoniales. 3 097 taxons recenssés dans l’Atlas de la Flore des Hautes-Alpes de 1994.

Deux régions très contrastées

Au sud d’une ligne Gap-Veynes-Serres une région de basses montagnes ne dépassant pas 1400  m d’altitude et un climat fortement influencé par les remontées méditerranéennes. Le Buëch est la limite est des Préalpes du sud au relief chaotique, sans chaîne d’orientation uniforme.

Au nord de cette ligne, la partie la plus alpine du département par le relief et le climat. La morphologie classique des Alpes y est partiellement respectée : d’ouest en est, un massif préalpin aux altitudes alpines, le Dévoluy, bassin orienté au nord et dont les eaux vont vers l’Isère. Plus à l’est le sillon alpin est représenté par la grande vallée du Champsaur, également orientée au nord et arrosée par le Drac qui se jette dans l’Isère près de Grenoble, puis les massifs centraux cristallins avec leur couverture calcaire, et enfin les montagnes intra-alpines du Briançonnais.

La vallée de la Durance, orientée en gros sud-ouest / nord-est, induit une morphologie particulière en séparant de l’ensemble précédent, sur sa rive gauche, les montagnes de l’Embrunais et surtout le Queyras qui constitue un massif isolé bien typé au climat intra-alpin. Embrunais et Queyras offrent, au moins dans leurs parties élevées, une ressemblance avec la vallée de l’Ubaye voisine.
Le Viso au fond du Queyras

Un climat soumis à des influences méditerranéennes, mais...

Opposition de versants très marquée
La durée de l’ensoleillement évoquée plus haut a comme corolaire une sécheresse estivale plus ou moins marquée.

Le sud et le sud-ouest du département (Laragnais et Serrois-Rosannais) reçoivent en moyenne autour de 800 mm de précipitations annuelles, Gap et le Haut-Bochaine environ 900.

La région intra-alpine est la moins arrosée en raison de l’écran formé par le massif des Écrins et de ses abords : les environs de Guillestre sont la région le plus sèche des Alpes françaises avec moins de 700 mm de pluviométrie annuelle, Embrun reçoit autour de 720 mm, Briançon, 750, Saint-Véran 760. Noter cependant que la pluviométrie croît avec l’altitude (1100 à 1300 mm en moyenne pour l’ensemble des territoires du Queyras et du Briançonnais).

Les régions du département les plus arrosées sont le Dévoluy et le Champsaur-Valgaudemar avec 1100 à 1300 mm en fond de vallée mais jusqu’à 2000 mm et plus aux hautes altitudes. Le caractère méditerranéen et la sécheresse estivale se manifestent sur ce secteur mais moins marqués que sur le reste du département. Ces deux régions font la transition avec les Alpes du nord.

Les températures sont liées à la localisation géographique (plus élevées dans les secteurs du sud et du sud-ouest) et à l’altitude (en moyenne 0,5 degrés centigrades de moins tous les 100 m).
Une autre caractéristique du climat haut-alpin est le grand écart des températures entre maxima et minima quotidiens et saisonniers et entre les expositions en adroit (versants sud) ou en ubac (versants nord).

Une histoire géologique complexe...

On peut observer sur le département une grande diversité de roches et de substrats : granite, gneiss, schistes lustrés, grès, roches volcaniques, calcaires, gypse, flysch…

Un des phénomènes les plus curieux de l’histoire géologique est le charriage de nappes sédimentaires d’une région correspondant au Piémont actuel jusqu’au Gapençais, avec inversion des couches géologiques, les sédiments récents recouvrant des sédiments plus anciens.

Les glaciations quaternaires sont aussi un des évènements majeurs de l’histoire géologique. Lors de leur avancée maximale les glaciers atteignaient Sisteron et Serres. Le glacier de la Durance rejoignait le bassin du Drac par-dessus les hauteurs de Bayard et de Manse. Une partie des zones de haute altitude était cependant libre de glaces. On pense que des zones abritées ont pu y servir de refuge à des plantes de l’ère tertiaire telles que la célèbre Bérardie à tige courte.
Fossile d'Ammonite


Une économie basée sur l’agriculture et le tourisme

Les productions agricoles les plus importantes, en négligeant les élevages hors sol, sont celles de l’élevage des ovins et des bovins, de l’arboriculture fruitière et, plus accessoirement des diverses cultures destinées prioritairement à l’alimentation du bétail (céréales).

Le cheptel bovin, avec environ 34 000 animaux, est en régression. Le secteur le plus important pour cet élevage est le Champsaur où subsiste encore une production laitière relativement importante. Le Queyras a également conservé une petite activité bovine grâce à un élevage bien conduit de la race tarine, élevage orienté vers une production de lait transformée sur place. Les incitations de l’Europe ont entraîné un développement de la production de viande et un recul regrettable des races laitières.

Le cheptel ovin, avec environ 250 000 animaux locaux, est en nette progression au dépens du troupeau bovin. Il utilise 60 % de l’espace pastoral et fourrager. En plus du troupeau local le département reçoit en été sur ses alpages un important cheptel en provenance de Provence. Le pâturage ovin mal contrôlé est une cause importante de dégradation de la flore entraînant une diminution de la biodiversité et de la ressource fourragère.

La production fruitière a pris, sur une surface limitée, une grande importance économique grâce au développement de l’irrigation par aspersion. Elle est localisée dans les zones basses du Laragnais et du Gapençais. Intensive dans sa plus grande partie elle est grande consommatrice d’eau, d’engrais et pesticides.
Il subsiste aussi une petite production céréalière, en partie relativement extensive, permettant une grande richesse de la flore messicole.

L’activité économique la plus importante reste le tourisme, tourisme d’hiver avec développement de l’industrie du ski et tourisme plus diffus d’été. La capacité d’accueil est d’environ 323 000 lits. Un réseau important et bien entretenu de sentiers de grande randonnée offre de grandes possibilités aux amoureux de la nature. La mise en place des infrastructures du ski a été et continue d’être cause de nombreuses dégradations du milieu naturel. Le réchauffement du climat entraîne un accroissement de la production de neige artificielle consommatrice d’eau dans des secteurs où elle est quelquefois rare. Par ailleurs il compromet l’avenir de ce secteur important de l’économie locale. Beaucoup d’agriculteurs haut-alpins sont en fait des doubles actifs ajoutant une activité d’hiver à leurs occupations agricoles. Cette possibilité a limité l’exode rural. La qualité du climat et de l’environnement haut-alpin ont comme conséquence un accroissement important du nombre des résidences secondaires.
Le village très touristique de Saint-Véran
Cultures dans la vallée du Buëch

Les Hautes-Alpes : un carrefour floristique

Lande à Rhododendrons dans le Queyras
Zone riche en messicoles dans le Buëch
Crêtes chaudes et pelouses steppiques dans le Laragnais
Grande amplitude des altitudes, grande diversité des substrats et des sols, contrastes marqués entre les versants, présence de zones aux microclimats particuliers, sont causes de cette grande richesse. Cette flore va des oliviers du Sisteronais aux espèces alpines voisines des glaciers des Écrins.

Le département est la limite nord du biome méditerranéen et constitue une zone de transition entre les Alpes du sud et les Alpes du nord. Il est également une zone de transition entre la vallée du Rhône et la Drôme soumises à quelques influences océaniques et une zone intra-alpine au climat continental et sec. Des influences piémontaises se manifestent dans les Alpes cottiennes, vers la limite avec l’Italie.

L’inventaire de la flore du département a permis de mettre en évidence son spectre chorologique, c’est-à-dire le classement des espèces qui la constituent d’après leurs centres de diffusion (régions où elles sont le plus abondantes) et donc leur origine géographique :
  • Les endémiques (espèces à répartition limitée à un territoire restreint), constituent 3,5  % des espèces présentes;
  • les espèces à vaste répartition cosmopolite ou sub-cosmopolite représentent 9%;
  • les espèces boréales,13 %, incluant les arctico-alpines à aires séparées boréale et alpine;
  • les espèces exclusivement européennes, 34.5 %;
  • les eurasiatiques, 20 %, dont un nombre important d’espèces d’affinités sub-steppiques;
  • les méditerranéennes (incluses les méditerranéo-montagnardes) ,18 %, dont 3 % à aire strictement méditerranéenne;
  • les atlantiques, seulement 2 %.

Il s’agit donc d’une flore très riche exigeant un souci permanent et des moyens adéquats pour la protéger et la pérenniser. Sur le département :
  • un parc national, le Parc national des Écrins;
  • un parc régional, le Parc naturel régional du Queyras;
  • un projet de Parc naturel régional des Baronnies;
  • un conservatoire botanique, le Conservatoire botanique national alpin (CBNA).

Les randonneurs, surtout les randonneurs botaniques, doivent conserver au cours de leurs pérégrinations le respect de la flore et le souci de sa protection.

Les secteurs de Hautes-Alpes

Il est possible de découper le département des Hautes-Alpes en 10 secteurs assez bien individualisés, présentant entre eux des différences notables sur le plan bioclimatique. Ce découpage suit les grandes lignes des massifs et les bassins versants (Durance, Buëch, Drac).

Dans l'ordre du Sud-Ouest au Nord-Est, et donc du plus méditerranéen au plus alpin :

Voir les statistiques par secteurs
Découpage des secteurs du département
Le département en France

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